Mercredi 8 octobre, nous étions à l’Académie du Climat pour participer aux ateliers coopératifs organisés autour du programme « Scientifiques entre deux feux », dans le cadre de la Fête de la Science. Cette journée nous a permis de rencontrer scientifiques, médiateur·ices et journalistes engagés dans la diffusion de la connaissance et de la démarche scientifiques. Ces échanges ont nourri notre réflexion sur l’importance d’enseigner dehors et de mettre en place un projet pédagogique nature avec les enfants.

Les bénéfices des projets pédagogiques nature pour les enfants

Les participants de l’atelier « enseigner dehors » une observation qui résonne profondément avec notre approche : les enfants mutiques en classe de maternelle deviennent bien plus loquaces à l’extérieur. Apprendre en mouvement aide également les enfants à mieux retenir les informations et à en faire des connaissances. La classe dehors peut ainsi réconcilier certains enfants avec l’école elle-même, en valorisant d’autres formes d’intelligence et d’expression.

De la maternelle aux études supérieures : partir de l’observation pour comprendre la nature grâce aux Sciences

Nous avons également rencontré Julien Bobroff, membre de l’association « La physique autrement », qui nous a fait découvrir leur programme « enseigner la physique dans la forêt ». Cette expérience propose à des étudiants de commencer un cursus de deux jours par une immersion en forêt. L’objectif : observer d’abord, se questionner ensuite. Les questions de physique appliquée émergent de l’immersion en forêt.

L’extérieur permet également entre autre d’aborder des échelles inaccessibles à l’intérieur : la hauteur d’un arbre, la trajectoire d’une feuille qui tombe, les variations de lumière à travers les branches. Ces observations révèlent des phénomènes scientifiques que les murs d’une classe ne peuvent permettre d’appréhender.

De l’extérieur à l’intérieur : renverser la posture d’apprentissage

Chercher en soi pour questionner la nature

Un projet pédagogique nature invite à un renversement fondamental : partir des questions qui émanent de l’enfant plutôt que d’imposer un savoir préétabli. Cette démarche s’éloigne de la vision de l’élève en attente d’un savoir magistral pour s’inscrire dans ce que suggère l’adage attribué à Montaigne : « Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu” (ou, pour prolonger la métaphore : « arroser une graine plantée”).

Enseigner dehors, c’est accompagner les enfants dans leur propre cheminement de pensée. Les interrogations naissent de leurs observations, de leurs étonnements, de leur corps en mouvement dans un environnement vivant. Cette approche sensorielle pour entrer vers la connaissance scientifique nourrit une curiosité authentique, porteuse d’une transformation durable de notre rapport au monde.

Nourrir la confiance en leurs capacités

Et si la pédagogie dans la nature avait pour atout principal de renforcer la confiance des enfants en leurs propres capacités ? Dehors, chaque découverte devient une victoire personnelle. L’enfant qui remarque et comprend pourquoi la mousse pousse d’un certain côté de l’arbre, ou qui observe patiemment le déplacement d’un escargot développe non seulement des connaissances scientifiques, mais aussi la conviction qu’il peut comprendre le monde qui l’entoure.

Cette confiance se cultive dans l’exploration collective, où les savoirs de chacun sont reconnus et valorisés. Un projet pédagogique nature crée du lien : entre les enfants, entre les enfants et leurs accompagnateurs, et surtout entre les enfants et le vivant. C’est dans cette interconnexion que se tissent les apprentissages les plus durables, ceux dont nous gardons l’empreinte toute une vie.