Dans une société où 65% des adultes reconnaissent avoir un niveau de connaissances « faible » sur la nature, où les enfants passent de moins en moins de temps dehors, l’école maternelle devient un lieu stratégique pour tisser les premiers liens avec le vivant. Faire classe dehors n’est pas seulement une pratique pédagogique innovante : c’est un enjeu d’égalité des chances et de construction citoyenne.
Faire classe dehors pour lutter contre le déterminisme social des enfants dans leur rapport à la nature et au Vivant
Les inégalités face à la nature se construisent dès le plus jeune âge. Dans son ouvrage paru en août 2025 La nature à hauteur d’enfants, socialisations écologiques et genèse des inégalités, le sociologue Julien Vitores révèle une réalité saisissante : au cours d’ateliers dessins menés dans des classes de maternelles, plusieurs enfants issus des classes populaires ne comprenaient pas à quoi renvoyait la « nature » qu’il leur demandait de représenter. Face à cette incompréhension, ils imitaient leurs camarades pour rendre un dessin jugé conforme.
D’après le sociologue, « Qu’il s’agisse de la confirmer ou de la contester, les élèves les plus dotés en capital culturel ont donc conscience, même vaguement, de l’existence d’une ligne de partage entre des choses qui relèvent de la nature et des choses qui n’en relèvent pas. Mais cette frontière est loin d’être évidente ici. Certains découvrent à l’école le mot « nature », sans savoir quelles expériences personnelles y associer. »
Cette recherche confirme ce que nous observons sur le terrain : les inégalités de revenus des familles sont directement associées à des inégalités « d’expériences de nature » dans l’enfance. Une personne sur cinq parmi les foyers aux revenus inférieurs à 1700€ déclare être au contact de la nature au maximum une fois par mois, contre une sur dix pour les revenus supérieurs à 3000€. (source : https://ofb.hal.science/hal-05071148/)
Si le collectif et l’école n’interviennent pas pour mettre à disposition de tous les enfants des « expériences de nature », alors seuls les enfants issus des milieux les plus favorisés développeront cette familiarité avec le vivant. L’école maternelle a donc un rôle crucial à jouer pour démocratiser l’accès à ces expériences fondatrices.
Mettre en place un projet pédagogique sur la nature pour soutenir la pensée écologique des futurs citoyens
Faire classe dehors permet de développer une approche sensible et scientifique du vivant qui nourrit la pensée écologique des enfants. En menant un projet pédagogique sur les insectes par exemple, les élèves découvrent les notions d’interdépendance, d’écosystème et de biodiversité par l’observation directe et l’expérimentation.
Ces apprentissages dépassent la simple acquisition de connaissances : ils développent une posture d’écoute, de curiosité et de respect envers les autres formes de vie. Les enfants apprennent à observer les interactions entre les espèces, à comprendre que les existences des insectes rencontrent des enjeux, ils sont capables de reconnaître et nommer des espèces désormais familières dans leur environnement.
Cette manière sensible d’accéder à la connaissance scientifique en matière de biodiversité leur donne les clés pour devenir des citoyens éclairés familiers de la pensée écologique et capables de comprendre les enjeux environnementaux de demain.
Un projet pédagogique sur la nature permet aussi de valoriser différents types d’intelligence : certains enfants s’épanouissent dans l’observation, d’autres dans la création artistique pour représenter leurs découvertes, d’autres encore dans l’expression orale pour partager leurs émotions face au vivant. Cette diversité d’approches renforce la confiance de chaque enfant et leur donne envie de continuer à explorer le monde qui les entoure.
Faire classe dehors grâce aux kits pédagogiques
Pour accompagner les enseignants dans cette démarche, nos kits pédagogiques offrent une approche clé en main qui allie rigueur scientifique et créativité.
Imaginés autour de l’écoute de nos histoires sonores conçues à partir d’informations scientifiques, ils permettent de mener des projets sur le thème des insectes, des animaux, des plantes ou de la nature en général.
Ces outils transforment la cour d’école en laboratoire d’exploration, le square voisin en terrain de recherche. Ils donnent aux enseignants les ressources nécessaires pour sortir de la classe en confiance, même sans formation naturaliste préalable.
L’objectif ? Que chaque enfant, quel que soit son milieu d’origine, puisse vivre ces expériences fondatrices qui tissent un lien durable entre les humains et le reste du Vivant.
Faire classe dehors, c’est offrir à tous les enfants l’égalité des chances face à la nature. C’est leur donner les moyens de comprendre, d’aimer et de protéger le vivant qui nous entoure. Une mission éducative essentielle que nous portons avec conviction.